Résumé

Installée au trottoir sur un coin de rue, La Cabine A se fond dans le paysage urbain avec son interface familière habillée de pictogrammes universellement lisibles tels que l’icône wifi, la voiture ou le ticket. Sa signalétique génère une certaine force d’attraction avec la promesse intrigante d’une gratuité quelconque. Toute tentative d’activer la machine est pourtant entravée par sa surabondance d’instructions absurdes et contradictoires, jusqu’à ce qu’on se rende compte de sa véritable futilité et du canular que nous a tendu l’artiste. 

Cette sculpture électroacoustique interactive dresse une caricature de la relation ambiguë que nous entretenons avec les dispositifs électroniques de plus en plus présents dans nos vies de tous les jours. La borne de paiement automatique exerce ici une forme d’autorité troublante sur l’utilisateur en lui imposant une série d’actions à suivre aveuglément. À l’instar des machines, nos comportements seraient eux aussi préprogrammés à un degré parfois préoccupant.  

« C’est avec ma propre expérience, parfois un peu trouble, à essayer de comprendre leur logique, leur fonctionnement, que j’ai eu l’idée d’une borne automatisée qui ne répondrait pas totalement comme on le voudrait. » – Yann Farley